Le nouveau testament… se boit en bwamu!
Le peuple Bwa peut désormais lire et comprendre le nouveau testament dans sa langue. Entièrement traduit en dialecte de Ouarkoye, l’ouvrage est le fruit de travail de plusieurs années des églises catholique et de l’alliance chrétienne à travers l’Association chrétienne pour la promotion et l’utilisation des Saintes écritures en bwamu (ASPUSEB).
La dédicace de l’œuvre intervenue le 20 avril 2013 à Ouarkoye dans une ferveur religieuse, a été placée sous le parrainage de Monseigneur Jude Bicaba, évêque du diocèse de Dédougou. Elle a connu la présence du gouverneur de la Boucle du Mouhoun et d’un panel d’invités.
Longtemps attendu, il est enfin là, le nouveau testament en bwamu. La traduction de la parole de Dieu dans cette langue locale répond, selon les organisateurs de la cérémonie de dédicace, à un besoin de plus d’une trentaine d’années.
C’est pourquoi, les locuteurs bwa n’ont pas hésité à exulter. L’ambition de tout chrétien, est d’arriver à lire la bible dans sa langue.
C’est ce qui justifie sans doute l’acte que vient de poser les églises locales catholique et de l’alliance chrétienne. «Nous ne pouvons que nous réjouir de l’inspiration divine», a indiqué un fidèle chrétien.
Et à Tiaho Pomy, du nom d’emprunt de Sharyn Thomson, membre du comité de traduction d’ajouter: «Aujourd’hui, Dieu nous parle en bwamu».
De nationalité canadienne, cette dame a confessé que la gestation du projet datait de 1980. La traduction du nouveau testament en bwamu, a-t-elle affirmé, a été possible grâce au travail d’ingéniosité fait sous le contrôle d’un spécialiste en langue biblique.
Chants, louanges, prédications, prières et discours ont constitué les moments forts de la cérémonie de dédicace. Pour l’occasion, la cour de l’alliance chrétienne de Ouarkoye qui a prêté son cadre à l’évènement a refusé du monde. Prêtres, pasteurs, catéchistes et laïcs ont célébré cette dédicace dans une ferveur religieuse.
Tout en rendant un hommage appuyé aux initiateurs, le pasteur Job Dao, président national de l’Alliance chrétienne, s’est réjoui de la concrétisation du projet. Selon lui, le nouveau testament en bwamu est un outil de travail que les églises mettent à la disposition du chrétien pour propager la parole de Dieu. Aussi a-t-il exhorté les uns et les autres à s’approprier l’œuvre. Pour Mgr Jude Bicaba, cette initiative n’est que l’œuvre de Dieu, avec le soutien des bonnes volontés.
L’évêque de Dédougou a également relevé que c’était dans la complémentarité et la solidarité que les églises catholiques et de l’alliance chrétienne ont mené jusqu’au bout ce travail qu’il a qualifié de humainement fastidieux, mais qui est devenu avec le temps exaltant pour les croyants.
A l’en croire, ce nouveau testament en Bwamu est la propriété d’aucun homme, mais celle de l’Esprit Saint. Pour lui, il ne sert à rien de traduire la parole de Dieu en langue nationale si les bénéficiaires ne peuvent pas l’exploiter.
Avant de recommander l’acquisition et l’utilisation du nouveau testament traduit, Mgr Bicaba a exhorté le peuple bwa à s’alphabétiser afin de pouvoir lire et écrire sa propre langue. Pour conclure son intervention, Mgr Jude Bicaba s’est exprimé en ces termes: «La vie et la mission de nos églises se fondent sur la parole de Dieu qui est l’âme de la théologie et l’inspiratrice de toute existence chrétienne. Pour cela, nous devons nous convaincre que la parole de Dieu précède et dépasse la bible. C’est pour cela que le centre de notre foi n’est pas seulement un livre, mais une « histoire de salut » et surtout une personne, Jésus Christ, parole de Dieu faite chair».
Le nouveau testament en bwamu coûte 1000 CFA. Il a d’ailleurs été distribué gratuitement aux autorités, à certaines personnes ressources et à des laïcs.
Convaincu que ce nouveau testament en bwamu va révolutionner la vie des chrétiens du peuple bwa et favoriser la vulgarisation de l’Evangile, le gouverneur a offert à chacune des deux églises 10 exemplaires.
C’est par une remise d’attestations et de décorations aux pionniers du projet de traduction de la bible en dialecte de Ouarkoye que la cérémonie a pris fin.
En rappel, c’est l’Association chrétienne pour la promotion et l’utilisation des Saintes écritures en bwamu (ASPUSEB) qui porte le projet de traduction de cette parole de Dieu.