53 ans de retard: « g-hymne…astique » institutionnelle?
Ils ont mérité de la nation et l’Etat leur est reconnaissant. Feu l’Abbé Pierre Michel Pango et Monseigneur Pierre Marie-Coty (Evêque émérite du Diocèse de Daloa), c’est d’eux qu’il s’agit, ont été élevés au grade de Commandeurs de l’ordre national. La remise des médailles à ces symboles de la nation a eu lieu, mercredi 6 novembre, à l’Hôtel du District d’Abidjan-plateau.
Si la médaille de l’Abbé Pango, rappelé à Dieu, mais décoré naturellement à titre posthume, a été remise à Mme Brou Emile née Angéline Rose Pango, celle de Mgr Coty, distingué à titre exceptionnel lui a été remise «à titre costume». Cette célébration, il faut le dire, est la concrétisation de volonté du Président de la République, Alassane Ouattara.
Lui qui milite pour la reconnaissance de l’Etat à tous ses citoyens qui ont mené des actions de haute portée. Et Alain Lobognon a cru idoine de célébrer les Abbés, Michel Pango et Pierre Coty, les vrais auteurs de « l’Abidjanaise », l’hymne national de Côte d’Ivoire qui entrent ainsi au panthéon des icônes de la nation.
«Nous traduisons, par cette décoration, la vision du Président de la République qui est de magnifier l’excellence. Désormais, l’Abbé Pango fait partie du patrimoine national», a dit le ministre Lobognon.
Quant à Mgr Coty, parlant au nom des récipiendaires, il n’a pas manqué de porter témoignage sur l’écriture et la composition de l’Abidjanaise. En outre, le prélat a évoqué la réparation de plus d’une cinquantaine d’années «d’oubli et d’indifférence» que cette décoration vient réparer. Il a surtout exprimé sa gratitude et celle de « son frère » au Président de la République et au ministre Lobognon à travers des bénédictions. Bien avant, Blanche Pango, Présidente du Comité d’organisation des hommages à l’Abbé Pango et à Mgr Coty, a lu les recommandations du Colloque tenu, à l’occasion de ces journées hommages.
La restitution de la vérité sur les vrais auteurs de l’Abidjanaise; leur rétablissement dans leurs droits; la traduction de «L’Abidjanaise» en langues nationales; l’inscription des deux auteurs au Palais de la Culture à Treichville et l’institution d’une journée nationale de l’Abidjanaise.
L’autre instant qui a retenu l’attention de tous, c’est l’exécution de l’hymne national dans sa version originelle de 5 couplets par Michelle N’Cho Pango, accompagnée par l’Harmonie musicale de la Gendarmerie. Ce corps qui été le premier à exécuter l’Abidjanaise, en 1960!
La dédicace « Histoire de l’Abidjanaise » de René Babi et « Terminal » de Philippe Auguste Pango, Directeur général du Vitib, a été le clou de la cérémonie.
A noter, « la Rue 12 » à Treichville sera baptisé du nom de l’Abbé Pango.