Avec l’urgence du coronavirus, le besoin de personnel médical est apparu immédiatement. En raison des coupes effectuées au fil des ans, et de la pandémie qui n’a pas épargné même les réseaux hospitaliers, le système n’a pas tardé à en souffrir. Malgré cela, pour une raison absurde, les citoyens étrangers résidant en Italie n’ont pas pu participer aux appels d’offres lancés par les régions. Dans les concours, en effet, la nationalité italienne était obligatoire. Mais aujourd’hui, quelque chose a changé: les hôpitaux italiens ont ouvert leurs portes aux médecins étrangers aussi.
Pour le président de l’AMSI (Association des Médecins Etrangers en Italie), Foad Aodi, « un canal important s’est enfin ouvert. Nous espérons que d’autres régions suivront bientôt l’exemple« .
Les premiers à faire tomber ces barrières ont été la Région Piemonte et la ville de Perugia, où les sociétés hospitalières ont fait un pas en arrière et ont inclus dans leurs appels d’offres, des médecins étrangers citoyens non-UE, résidant en Italie. En réalité, ils n’ont fait que suivre le Décret « Cura Italia » de mars 2020. Comme l’ASGI (Association des Etudes Juridiques sur l’Immigration) l’avait déjà souligné, en effet, « depuis des semaines, les autorités sanitaires dénoncent la pénurie de médecins et d’infirmières qu’il faudrait engager pour répondre à l’urgence du Covid« .
Et pourtant, depuis mars 2020, grâce à l’article 13 du Décret ‘Cura Italia’ sur les soins, « tous les citoyens étrangers citoyens non-UE, titulaires d’un permis de séjour qui leur permet de travailler, peuvent être employés par l’administration publique pour l’exercice de professions sanitaires et d’opérateurs socio-sanitaires« . Mais inexplicablement, les administrations des hôpitaux et des entreprises de soins de santé ignorent complètement cette disposition et continuent à annoncer des concours qui, pour les médecins, exigent la nationalité italienne ou celle d’un pays de l’Union Européenne.
Celles de la Région Piemonte et de la ville de Perugia ne peuvent être considérée que comme un premier pas vers les nombreux médecins étrangers qui résident en Italie, et qui sont prêts à se battre, avec leurs collègues italiens, contre cette bataille qui semble n’avoir aucune fin.
« Parmi les premiers à le faire, il y a eu la compagnie hospitalière de Perugia, qui a publié un appel d’offres sans obligation de la nationalité italienne pour l’embauche temporaire de médecins. Peu de temps après, la Région Piemonte a également rouvert le concours aux médecins étrangers citoyens non-UE en règle avec un permis de séjour« , a expliqué M. Aodi.
« Ainsi, une sérieuse barrière bureaucratique commence à tomber. Il suffit de penser qu’aujourd’hui, en Italie, il y a 77.500 professionnels sanitaires étrangers. Parmi eux, 22.000 médecins, 38.000 infirmières ainsi que des physiothérapeutes, des pharmaciens. Et pratiquement, tous travaillent, souvent sous-payés, dans le secteur des soins de santé privés« .