Désaveu de veuve!
Mariam Sankara semble suivre l’évolution de l’insurrection burkinabè de près. D’où son appel à la « vigilance ». Au sujet de celui qu’elle appelle parfois simplement «Blaise», Mariam Sankara a écrit le 1er novembre les mots suivants: «L’image de médiateur dans la sous-région dont il s’était drapé (Blaise Compaoré) ne doit en aucun cas le disculper».
«J’éprouve une immense joie en ce jour historique. Ma joie est celle de la famille Sankara ; ma joie est celle de vous tous, celle de nombreux amis qui suivent avec intérêt les événements du Burkina. C’est une véritable joie d’avoir réussi avec le vaillant peuple burkinabè : les femmes, la jeunesse, les organisations de la société civile, les partis d’opposition ainsi qu’une grande partie de l’armée républicaine respectueuse du peuple. La joie de voir chassé du pouvoir celui qui croyait que le Burkina lui appartenait éternellement.
Chers compatriotes, chers camarades et chers amis, Blaise Compaoré n’avait jamais imaginé la mobilisation dont vous avez fait preuve ce 30 octobre 2014. Vous venez de remporter une victoire sans précédent par cette insurrection populaire.
En se référant à la révolution du 4 août, la jeunesse burkinabè a réhabilité le Président Thomas Sankara. Je suis fière de vous, de votre combativité ; je vous félicite.
Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à éviter le chaos politique dans lequel Compaoré et ses amis voulaient plonger le Burkina.
Compaoré et ses sbires ont encore endeuillé le peuple. Je partage la douleur des familles éplorées et leur adresse mes sincères condoléances. Je souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blessés.
Par ailleurs, j’exhorte ces familles à saisir la Justice nationale et internationale pour que Blaise Compaoré réponde de ses crimes.
L’image de médiateur de la sous-région dont il s’est drapé ne doit en aucun cas le disculper. Et dire qu’en 2012, il a même caressé l’idée d’avoir le prix Nobel de la paix, comme s’il oubliait tous les crimes ourdis depuis 1987.
Ce Monsieur qui était sollicité comme médiateur dans les conflits était en réalité celui qui les attisait. Des pays comme l’Angola, le Libéria, la Sierra Léone, la Guinée, le Mali et la Côte d’Ivoire, où il a trouvé refuge, ont subi ses manœuvres de déstabilisation.
Non, il ne doit pas couler des jours paisibles à Yamoussoukro. Il doit répondre de ses actes et de ses crimes de sang.
Nous devons rester mobilisés jusqu’à la victoire finale qui verra l’organisation d’élections libres, justes et transparentes.
En attendant, je souscris à l’idée que la gestion de la transition doit être assurée par les civils afin que soit respecté le caractère démocratique de notre lutte. Cette victoire n’est pas seulement attendue par le peuple burkinabè, vu les nombreux messages et témoignages que je reçois à travers le monde.
A nous d’être dignes de cette victoire, à nous de prouver que Blaise Compaoré n’est pas indispensable. Afin que plus rien ne soit comme avant, il appartient aux forces du changement de rester unies et vigilantes, de préparer une alternative politique, économique, sociale et culturelle pour le mieux-être des Burkinabè.
Vive la démocratie et vive le Burkina ! La patrie ou la mort, nous vaincrons !»
Mariam SANKARA