Birame Ould Dah Ould Abeid (leader de l’IRA) est en prison
Madame Leilla Mint Ahmed Khliva épouse du leader du mouvement abolitionniste IRA, Birame Ould Dah Ould Abeid, se plaint de ne pouvoir rencontrer son mari, maintenu en prison depuis samedi 28 avril 2012, suite à l’incinération des livres du fiqh malékite dont il est l’auteur. Rencontrée en marge de la marche organisée conjointement par TPNM et IRA et qui a été dispersé violemment par les forces de l’ordre, Mint Ahmed Khliva ne décolère pas.
Etes-vous d’accord avec l’acte posé par votre mari à savoir l’incinération des livres du Fiqh Malékite (Khalil, Ibn Achiir, Laqhdari)?
Leilla Mint Ahmed Khliva: Les livres incinérés n’ont aucun caractère sacré. Ce sont des livres qui font l’apologie de l’esclavage en encourageant son maintien par des pratiques avilissantes donnant droit de vie et de mort au maitre sur son esclave. Je suis persuadée que le grand public finira un jour par comprendre que l’incinération de ces livres est un geste anodin qui a, honteusement, été mis à profit par le Président de la République pour masquer son impopularité croissante. Je suis sensible à la consternation générale suscitée par ce geste et je comprends qu’il puisse offenser même si le but qu’il visait été tout autre.
Quand est-ce que vous avez rencontré votre mari la dernière fois?
Leilla Mint Ahmed Khliva: C‘est le jeudi passé (10 mai ndlr) et au cours d’une visite furtive. Ses geôliers ne m’ont même pas donné le temps de le saluer, ils sont intervenus violemment pour me tirer vers la sortie. Avant cette date, j’ai demandé à le visiter mais on m’a opposé un niet catégorique. En réalité, j’aimerais que tout le monde sache qu’on m’empêche de voir mon mari, qui est maintenu en prison sans motif valable. Toute cette machination est orchestrée par Mohamed Ould Abdel Aziz dont les propos appelant à châtier Birame passent de tout commentaire, dans un pays où la justice est sous les bottes d’un général président.
Quelles sont les actions qu’IRA comptent mettre en oeuvre pour la libération de son leader?
Leilla Mint Ahmed Khliva: là nous venons d’organiser une manifestation qui a été réprimée avec une violence inouïe. Nos militants qui marchaient pacifiquement sans faire du mal à personne ont été attaqués par les forces de l’ordre. Tout y est passé : grenage lacrymogène, coups de matraque et arrestation. Nous protestons vivement auprès de l’opinion nationale et internationale contre cette répression policière qui dénote du caractère dictatorial du régime. Je tiens également à informer les autorités publiques que nous ne baisserons pas les bras, nous continuerons à manifester et à organiser des sit-in jusqu’à la libération de notre leader. J’invite les militants d’IRA à rester mobiliser.